collectif sin~

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"Tout commence le 3 avril 2010, un samedi après-midi gris et finement mouillé, alors que Quentin Caille et Paul Boudeau participent au Black Mass Rising Opening dans une galerie du Passage Choiseul, avec leurs joujoux bendés. Flavien Berger, le cœur émieetté, arrive à la fin du concertfin inopinée par un colérique commerçant du Passage, sidéré par les fréquences de la sonorisation enveloppant l’intégralité de l’espace- ainsi nous convie t-il à un chaleureux goûter dans son appartement labyrinthique doucement confiné, dans lequel se trouvait sa fameuse collection de téléviseurs. Après les tartines de marmelade, ce sont les bras musclés qui véhiculent les bébés depuis Maison Blanche jusqu’à Maraîchers, dans l’antre des Messieurs Caillevin. Ce n’est sans tarder que les moniteurs répondent, simultanément aux signaux sonores envoyés depuis le maquintoche, par des barres horizontales noires et blanches hypnotiques. Stupéfaction, cogitation, agitation : l’aventure commence. L’amitié des quatre jeunes hommes, Erwan Evin, Quentin Caille, Flavien Berger et Paul Boudeau fusionne le Collectif Sin qui s’essaieront pour la première fois à la Société de Curiosités avec un live musical en interaction sur un totem d’écrans cathodiques révélant visuellement en direct le langage des fréquences et ondes sonores par des bribes spectrales hautement attractives, avec cela, la performance fortuite de Upsudo qui apparaîtra sur leur premier album . En effet, « Sous Contrôle TV », sorti en septembre 2010 sur le label Colin Johnco Records, est une cartographie des expérimentations printanières et estivales du Collectif Sin, un recueil intemporel par ses touches cosmiques qui néanmoins témoigne d’un présent-passé continu dont la nature d’archivage est nécessaire à qui voudrait kiffer sa maman ou commencer une jolie collecte de l’infini sinusoïdal. Attention, un système son de fine qualité est recommandé pour une écoute fonctionnelle et puriste : c’est du lourd les gars !!!!!!! Le Collectif Sin vénère le monde, tranquille en force, avec aussi, DISIPLINE~ une spéciale grosse dédicace à Throbbing Gristle.

La fin de l’année se fait sentir, alors que l’île de Majorque des Baléares est ensevelie par la neige, la nuit passée, dans mon cercueil ondulatoire, j’écoutais pour la première fois cet ouvrage, au casque, sous hypnotique et sédatif, mais non sans attention ni conscience. Les effluves magnétiques qui émanaient à la surface relatent d’une intégrale décorporalisation, puissant procédé intéressant qui néanmoins diffère de l’expérience profonde et totale rencontrée face aux performances live des jeunes hommes. On se souviendra au grand jamais de toujours de la merveilleuse nuit passée à l’Eglise Saint-Eustache, du passage au petit matin des confrères dans l’acoustique pantagruélique, le 21 Juin 2010 à sept heures et des fragments, à mon égard la plus intense expérience physique et transcendantale parmi les performances du Collectif : rentrée automnale sous le chapiteau du Cirque Electrique, set youpla boum dansant Chez Moune fin septembre 2010, la Gare aux Gorilles le 10 Octobre 2010 et ses heures creuses nocturnes, où deux jeunes garçons du public s’interrogeaient à cette « nouvelle techno » et ses répercutions dans futur alors que Quentin Caille et Erwan Evin s’adonnaient à un mur de téléviseurs qui crachaient des spectres lumineux psychédéliques générés par le signal audio linéaire : « Tu vois, peut-être dans quelques années, quand tu mangeras ton bol de céréales le matin, c’est cette musique que tu écouteras, ça deviendra peut-être même normal d’écouter ce son, et tout le monde kiffera.» En effet les choses se « normalisent » avec un récit onirique plus conçu, à la librairie Le Monte-en-l’air, sa mère, etc…

Et récemment la fusion avec Jah Shaka qui orientera leurs études vers l’équaliseur au sein du dj set -avec une première aux Disquaires aux côtés de Daniel Higgs- mais toujours dans l’idée d’un cheminement expérimental. Ainsi, plutôt que de se livrer à une écoute musicale « Sous Contrôle TV », c’est par cette proximité humaine et sociale et cette intensité récurrente d’expériences de vie qu’il est souhaité de suivre le Collectif Sin dans la réalité diurne et nocturne.

En somme, ils font bien gérer la planète."


justine saqué 2012